Journaliste au quotidien suisse “Le Temps”, Marie-Claude Martin n’est pas un brin férue de course à pied. Entre l’irrésistible mode du running, la mise en scène de nos exploits nombrilistes sur facebook, la honte de ne pas être une sortive aboutie… Oh my god, elle ne connaîtra jamais le point G de la course à pied. Croustillant !

Quelques jours après l’arrivée tronquée du Tor des Geants 2015, où seuls six coureurs sont venus à bout des 336 km et 24 000 D+ autour du Val d’Aoste en raison d’une météo exécrable (course arrêtée), je m’interroge. Jusqu’où ira l’escalade des distances au royaume de l’ultra-trail ?

… T’as juste à faire comme Kilian ou Bryan. Ton patron te gave grave ? T’as le bourdon rien qu’à l’idée de passer ta journée coincé dans un cagibi derrière ton ordi ? Eh bien t’enfiles un short, des écouteurs, tu montes le son et tu t’élances, mec. Si tu veux kiffer ta life, c’est pas plus compliqué que cela.

Suis-je un coureur normal ? Une nouvelle fois, après ces 10 km de rentrée dans l’Ain, je mesure combien je m’empêtre dans mes paradoxes et contradictions. Entre compétitions et agapes, le joyeux épicurien que je suis n’arrive toujours pas à choisir. Et ça n’est pas prêt de changer.

Et m… ça recommence. Chaque dernière semaine d’août, je suis atteint d’un curieux syndrome : l’UTMBITE aïgue, qui me rend aussi fou qu’une baleine coincée dans un bocal. C’est grave docteur ?