L’UTMBITE, ça se soigne docteur ?

Written by yesben. Posted in MOT A MAUX

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Et m… ça recommence. Chaque dernière semaine d’août, je suis atteint d’un curieux syndrome : l’UTMBITE aïgue, qui me rend aussi fou qu’une baleine coincée dans un bocal. C’est grave docteur ?

> RE-CHUTE SUR CHUTE

Trop, c’est trop ! Ce mercredi 27 août 2015, marqué par la reprise des rendez-vous professionnels on-ne-peut-plus-sérieux, je n’ai pas réussi à chasser de ma tête cette satanée petite mauvaise conscience qui n’a cessé de me susurrer : « Ehhhh ! Aujourd’hui c’est la TDS… Qu’est-ce que tu fous en pantalon ?!? » «  Arrête donc de travailler ! Suis la progression des participants sur les chemins ensoleillés du Mont-Blanc. Livre-leur des encouragements à distance, quoi… »  

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Et devinez quoi ? Je suis tombé dans le panneau, les deux pieds en avant. Sorcière, bouffonne, va !  J’étais pourtant volontairement non-inscrit cette année, un choix totalement assumé pour mieux préparer le marathon de Lyon début octobre. Et voilà qu’en quelques minutes, toute ma stratégie visant à honorer la distance reine macadamienne, l’année de mes 40 ans, est tombée à l’eau.

J’ai soudainement réalisé combien mon attirance pour les chemins escarpés était 1 000 fois plus élevée que pour ces ingrates lignes droites bitumineuses, objet de tant de souffrances à l’entraînement. Je me suis un instant imaginé menant la fronde sur la ligne de départ de Lyon, vociférant dans l’hygiaphone : « Marathoniens, circulez, y’a rien à voir ! Dites « fuck » au cardio, mort au chrono, enfilez le sac à dos et allez vous rouler dans les pentes et prairies, autant qu’il vous plaira. 

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> ANTIDOTE NOCTURNE

Alors hier soir, tandis qu’une petite dizaine de coureurs seulement était venue à bout de l’abominable col du Tricot, j’ai fini par trouver l’antidote, sur les coups de 22h45 : chausser mes baskets, visser ma lampe frontale et m’embarquer pour une joyeuse virée de 13 km sur les bords de Saône. Bon, je dois bien l’admettre : c’était aussi plat que la route de Vannes et ridiculement court comparé aux 120 km de nos TDSistes. On se console comme on peut quand on n’a rien d’autre à se mettre sous la dent, mais bon dieu que c’était bon !

Même si ce genre d’escapade improvisée paraît divinement couillonne, j’ai pris un panard taille 54. Tant pis pour mon estomac, qui n’a guère apprécié ce brassage forcé une petite heure après la fin du souper. De retour un peu avant minuit, alors que toute la maisonnée était endormie, je me suis senti miraculeusement apaisé. Fier d’avoir été, quelques instants durant, solidaire des forçats embarqués sur les Traces des Ducs de Savoie. Oui, je sais, il faut être gravement atteint pour balancer des trucs pareils. Mais à ce stade j’ai viré « irrécupérable », alors à quoi bon résister ?

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En attendant, c’est madame qui est ravie de ne pas avoir à se ronger les sangs plus de 20 heures durant cette année, tandis que monsieur gambadait joyeusement jusqu’à plus de 3 heures du mat’ l’an passé, sans lui demander si ça la gênait. Cela dit, le jour où elle m’a épousé en 2001, elle savait un peu à quoi s’attendre : le matin de notre union, devinez la première chose que j’ai faite : je suis parti gambader 1h30 dans la garrigue nîmoise, évidemment.

> CATHY POLETTI, OH OUI !!!

Alors forcément, n’ayant toujours pas mis le clignotant 15 ans plus tard, ma curiosité plus vive que jamais me pousse à explorer de nouveaux et plus lointains horizons. Oh, elle ne risque pas grand-chose au niveau infidélité : tout juste me risquerai-je à un « beuaaark-bisou » de la Sergente-Chef Poletti à l’arrivée de l’UTMB le jour où je bouclerai mon premier tour complet du Mont-Blanc. Si c’est le prix à payer pour venir à bout de cette « mythique », je veux bien passer ce supplice.

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 J’ai beau essayer de chasser ces pensées « UTMBISTES », elles reviennent inévitablement au grand galop. Les plus éclairés me conseilleront de soigner le mal qui me ronge en piochant dès l’été prochain parmi l’un des nombreux ultra-trails au moins aussi jolis, plus sauvages et conviviaux qui fleurissent dans notre belle France. Pas con du tout, j’ai le Grand Raid des Pyrénées qui me chatouille méchamment l’oreille depuis quelques années. Ce serait finalement pas si mal comme galop d’essai avant de décrocher le « Graal ». Bon, commençons par essayer de vendre le concept des vacances familiales dans les Pyrénées l’été prochain : c’est pas encore gagné !

En attendant, arrête de rêvasser mon garçon. Tes clients, ils en ont rien à tamponner de tes divagations pédestres, et j’ai accessoirement un 16 x 200 mètres à m’envoyer sur le tour de piste ce soir. Ducon de marathon, je vais finir par te détester pour de bon !

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© Photos : Alexandre GIRBAL

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Commentaires (2)

  • CECILE CHERON GOISET

    |

    Le grand raid des Pyrénées même pas en rêve ! L’année prochaine c’est l’Irlande et le mont Carrauntuohill, 1000 mètres pas plus !

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  • yesben

    |

    Tiens, excellente idée d’enchaîner les deux, j’approuve !

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