Templiers 2012, la croisade… des intestins

Written by yesben. Posted in Comptines 2012

Templiers-2012-1Trois jours après être redescendu de mon escapade templière à Millau, c’est encore tout confus dans la tête. Mon cerveau rentre aussi barbouillé que mon estomac qui, une fois n’est pas coutume, m’aura causé bien des misères.

Et dire que je partais là-bas avec la ferme intention de me délecter de chaque instant du Festival des Templiers, considéré depuis des années comme la Mecque du Trail… C’est plutôt lui qui m’a dévoré tout cru, et mes intestins qui ont fait leur festival à l’heure de la messe dimanche matin. Des 71 km et 3 300 D+, je n’en croquerai que 48,5, malgré un appétit gargantuesque.

J’étais pourtant si heureux, sur les coups de 5h15 du mat, de me mêler aux 2700 autres chevaliers de l’Ordre du Temple venus participer à cette grande finale mondiale du trail. Quelle tension palpable sur la ligne de départ ! Quelle envie d’en découvre !

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> QUELS TALENTS !

Est-ce parce que ces Templiers étaient doublement estampillés finale des “World Ultra Sky Marathons” 2012 et dernière manche du Trail Tour National ? Ou bien en raison des primes distribuées à l’arrivée (2 000 € aux vainqueurs hommes et femmes), susurreront les mauvaises langues ? Qu’importe.

Je ne me souviens pas qu’une course nature ait un jour réuni autant de talents, excepté… l’Hivernatrail. Sur la ligne de départ : français, anglais, espagnols, néo-zélandais, britanniques, américains… Pas moins d’une trentaine de nationalités attendant que la mère Era finisse de s’égosiller sur son mystique “Ameno”.

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Sympa le petit air mi-gothique mi-religieux, mais ça caille trop ! Autant que les rutilantes Formule 1 devant moi, j’ai hâte de partir à l’assaut des chemins sur le Causse Noir, le Larzac et la vallée de la Dourbie. Le menu n’a pourtant rien de très réjouissant : tempête de vent, de neige et températures ultra négatives, tout juste bonnes à défriser les moustaches des bergers du Larzac.

Manquerait plus qu’ils nous fassent une crise cardiaque en découvrant toutes ces lucioles gambadant à la vitesse de Buzz l’Eclair : on aura l’air bien malin !

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> ÂME DES TEMPLIERS, QU’ES-TU DEVENUE ?

Malgré l’immense joie d’être là, en écoutant l’organisateur Gilles Bertrand livrer ses derniers encouragements aux participants, mes pensées étaient plongées dans un lointain souvenir : ma première participation à cette course de légende, en 2002 (je n’y étais plus revenu depuis 2006).

Tant pis si je fâche quelques-uns, mais je le clame haut et fort : les Templiers version Nant, petite bourgade typique de l’Aveyron, c’était quand même autre chose. Sa place légendaire, ses mignonnettes chaumières en pierre, son bistrot crachant la bière jusque sur la ligne de départ, son terrible Roc Nantais qui sentait bon la ligne d’arrivée avant de plonger dans la vertigineuse descente finale…

Ben merde alors, je m’arrête là sinon je vais lâcher ma petite larme. Suis nostalgique, et alors ? Ce n’est plus toléré ? Certains diront que je suis vieux jeu. M’en tamponne.

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Les mêmes soutiendront que les organisateurs ont fait le choix de la raison en déménageant le Festival à Millau, à une grosse demi-heure en voiture. Qu’il faut bien vivre avec son temps et qu’il n’y avait pas d’autre solution pour accueillir les 8 000 coureurs venus disputer les 8 courses au menu, du vendredi matin au dimanche soir. Ouaip, mais n’empêche.

Tututuuut, me titillez pas : les grands boulevards bitumés et cet espèce de terrain vague rendu tout boueux par la pluie, en guise d’aire de départ et d’arrivée, mouaiff. Ça n’a pas du tout le même charme. Genre Yvette Horner en “guest star” au lieu de Monica Bellucci  pour la grande finale de “Miss Pain & Boudin”. Ça ne le fait pas, tout simplement.

Ce site à la fois trop petit et trop grand, impersonnel bien que bondé, et je ne m’y retrouve pas. J’ai beau essayer de me raisonner, désolé, Mister Gilles Bertrand et M’dame Odile Baudrier. Je vous suis pourtant très reconnaissants pour ce que vous avez fait pour notre sport en lançant ce big trail hypnotique et si savamment dosé en 1994. Grâce à vous, un mythe était né, à une époque où le mot TRAIL était encore inconnu.

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> FELIX VS LA TAUPE

L’autre problème, c’est que ce que j’ai vu des 50 premiers kilomètres m’a copieusement laissé sur ma faim. Certes il faisait un froid d’eskimo et un vent à faire décoller les biquettes ; certes les deux premières heures étaient disputées dans la nuit noire.

Mais dès le lever du jour, j’ai cherché en vain mon fameux lever de soleil au sommet du Saint-Guiral où, coureurs minots, nous avions l’habitude de gambader sur une immense mer de nuages. Avouez qu’au niveau intérêt visuel, chers organisateurs, on était sur une autre stratosphère avec l’ancienne formule. C’est des coups à sortir les chevaliers de la table ronde de leur torpeur, une telle méprise !

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Ce Saint-Guiral, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est l’équivalent de Félix Baumgardner appréciant la Terre du haut de son perchoir à 38 000 mètres d’altitude ; autre chose qu’une taupe jouant les Kilian Jornet au sommet de sa butte perchée sur le plancher des vaches. Je ne me suis pas vraiment ennuyé durant mes 4h30 de course, mais c’était un brin méga-monotone, je dois l’avouer.

Zut, je m’tais, c’est tellement facile de critiquer… Et puis les Templiers ça reste les Templiers, ça c’est dit ! Peut-être même que j’y reviendrai, pour ne pas rester sur cette impression mitigée. Qui sait, une prochaine édition placée sous un grand ciel or et des intestins au sommet de leur art décupleront peut-être à nouveau mon envie…

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> CHAMPIONNATS DU MONDE DE TRAIL, ME VOILA !

Tout avait pourtant divinement commencé la veille de course. Une nuit salvatrice précédée d’une fondante omelette aux cèpes vendredi soir en belle-famille nîmoise, où j’avais fait escale. Laquelle, réflexion faite, n’était peut-être pas ce qu’il y avait de plus recommandé avant une telle échéance sportive (l’omelette, pas belle-maman, bande d’esprits tordus !).

Quelques-uns de mes congénères de club, particulièrement énervés, avaient lancé les hostilités de bien belle manière le vendredi matin, en en se dépêtrant des 105 km de l’Endurance Trail sous une pluie continue. Michel, Jack, Num’, Lio, Olive : grand respect les garçons, malgré des fortunes diverses.

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Est-ce la séance de maquillage improvisée par Gwen (100 % waterproof, that is the secret), sur la route menant à Millau, qui lui a donné des ailes ? Stressée, enchaînant mille bâillements, essayant de nous convaincre qu’elle n’avait pas de jambes (ah, ah, je me marre encore), c’est presque aux forceps que ma camarade de club a pris le départ sur les coups de 12h15.

Et devinez qui déboula 2h20 plus tard en 2e position chez les féminines (et 35e au scratch sur 700 participants), sans qu’on ait besoin de lui botter le train ?  Beeeeeen… notre Gwen, évidemment, soulevée en triomphe à l’arrivée par sa garde rapprochée NTA.

Et que dire de la soirée de samedi soir, veille de course… Accueillis comme des chefs chez Monseigneur Emmanuel Ripoche, génial modeste vainqueur de l’Endurance Trail la veille  (104 km), au nez et à la barbe de tous les TTT (Top Team Trailers).

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> PIEGEUSES GOURMANDISES

Ah la belle couronne de lauriers réservée aux illustres super-héros, je ne l’avais jamais vue d’aussi près… Mais pas question de la toucher, c’est du genre à porter malheur. Le bonhomme, que j’avais eu l’occasion de croiser lors de sa victoire au Festa Trail du Pic Saint-Loup (Montpellier) en mai, est adorable.

Simple, lucide et généreux comme sa cuisine. En plus, le gite familial, situé à Nant (que je recommande vivement pour un séjour en famille ici : www.gitesdeprune.com), m’a permis de redécouvrir les derniers hectomètres de l’ancien parcours. Séquence émotion : c’était trop bon.

Mais dans l’euphorie de ce croustillant moment d’échange, je me suis égaré. M’apprêtant à commettre un crime qui me sera fatal quelques heures plus tard : « Mais bien sûr Madame, je prends de la soupe comme tout le monde, avec ce froid c’est une excellente idée ! Et je peux me resservir s’il en reste ? »

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Tu parles… J’aurais mieux fait de tourner 10 fois ma cuillère dans ma bouche avant de me jeter goulument dessus. Et hop, d’une rasade. Ni vu ni connu, ce précieux liquide… enfin je croyais. Le reste du repas sera plus conforme à mes habitudes : pasta-poulet-party et semoule aux raisins en dessert, absolutely perfect !

A 23h et des brouettes, repu comme un bébé, je me suis mis en position « route de Vannes » (autrement dit à l’horizontal extra plat), tout excité par la perspective du lendemain. Déconne pas, faut se lever à 3h15, et malgré le petit coup de pouce du changement d’heure, je ne vais guère avoir loisir de m’abandonner dans les bras de Morphée.

> AH BON, Y’AVAIT UNE COURSE ? 

Les années passent et ça se voit. Je ne parle pas des rides ni des cheveux blancs qui grignotent chaque jour du terrain, mais de mon numéro de dossard. Et de mon positionnement sur la ligne de départ. N° 300 et quelque, 2ème sas, derrière les 200 “favoris” du jour. Malgré mon tout petit égo, ça fait bizarre d’être relégué si loin.

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Me voilà purement exclu des sas préférentiels : ça sent bon la fin de carrière, mon bonhomme, va falloir te faire une raison… A vrai dire, c’est bien le genre de détail qui m’indiffère. La course sera longue et les occasions de jouer aux quilles nombreuses. Une course d’attente, franchement, y’a rien de plus amusant.

Ridicules ces participants qui ont usé de tous les stratagèmes pour passer par-dessus (voire dessous) les barrières à quelques minutes du lâcher de fauves, alors que leur niveau leur imposait de rester sagement tapis dans le 3e ou 4e sas… voire de ne pas partir du tout vu leur morphotype guère avantageux. Qu’est-ce que ça peut être stupide un coureur parfois !

J’étais venu découvrir les Templiers nouvelle formule, mais c’est emmitouflé de la tête aux pieds que j’ai lancé la locomotive. Plus de 3 km de route extra-plate pour ouvrir le bal, et évidemment c’est  parti comme des suppositoires autour de moi : à bloc, droit devant ! Ah ah ah, ça fanfaronnera moins dans quelques heures quand je vous ramasserai à la petite cuillère…

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Te presse pas, semble me rappeler mon cardio, que je surveille une énième fois scrupuleusement. Comme par hasard, les mêmes dragées Fuca marqueront le pas dès la première grosse grimpette (495 D+). Tout le contraire des têtes d’affiche féminines Anna Frost (néo-zeuleu) et Silvia Serafini (made in Italy), avec qui Benj et moi nous retrouvons un moment, et qui semblent gérer patiemment leur allure.

Bordel de crotte, c’est à rien y comprendre. Si on se met à les doubler maintenant, vu leur niveau (4e place scratch pour Anna Frost à la Maxi Race d’Annecy cette année par exemple, ça calme…), je ne donne pas cher de notre peau.

C’est un peu plus tard qu’on apprendra qu’elle mettra finalement le clignotant un peu plus loin, dans un grand jour sans. Rassurant ! Et la frêle italienne fera une course légèrement en-deçà de ses performance habituelles (50e  au scratch tout de même). Bien nous a pris de courir au feeling cette fois-ci…

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En doublant mon Benjamin le lutin sur le plateau des Causses, lequel me rattrape un peu plus loin dans une côte bien gratinée, je ne peux à nouveau réfréner mon besoin de me replonger dans mes premiers Templiers il y a tout juste 10 ans, où j’avais joué au chat et à la souris avec mon inséparable Eric.

Je te klaxonne dans les descentes, tu me dévores dans les montées… avant que celui-ci ne prenne définitivement la poudre d’escampette en me voyant arriver au dernier ravito, à 10 km du but. Geste impulsif, irréfléchi, “stupide” dira l’intéressé sitôt la ligne d’arrivée franchie. Un souvenir qui le hante encore aujourd’hui, mais qui me fait bien marrer à chaque fois qu’on en reparle. La légende de deux individus se construit souvent sur des actes manqués…

> QUAND LES INTESTINS SE REBIFFENT

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Dans le top 110 au km 22, dans le top 90 au km 34 alors que pointaient les 3h de course, tout semblait royalement parti. Très prudent, comme à mon habitude, pour ne plus revivre certaines balafres monumentales sur longues distances. Sauf que depuis une grosse demi-heure, le navire commence à tanguer bizarrement.

Moi qui fanfaronne souvent d’avoir du béton dans l’estomac, une fois n’est pas coutume, ça commence à gargouiller méchamment dans mes entrailles. Une heure plus tard, c’est même la cata, à me plier en deux au bord du chemin toutes les 5 mn, sans comprendre ce qui m’arrive puisque… ça ne m’était jamais arrivé !

Enfin si, à vrai dire : en début d’année, la veille d’un petit 20 km, j’avais eu également la bonne idée de consommer un joyeux potage maison. Flatulences et borborygmes ne m’avaient pas lâché du parcours, mais sur une aussi courte distance, cela avait été sans conséquences. Pas cette fois-ci.

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En repensant à la soupe avalée la veille au soir, transporté par le récit victorieux de mon voisin de tablée sur l’ultra, j’ai compris que j’avais commis une monumentale imprudence.La digestion des fibres à l’effort, c’est version Hiroshima et Tchernobyl réunis chez moi. Bref, une déflagration.  Comme quoi, même après 15 années de pratique, on peut continuer à apprendre des choses sur soi.

Au ravito du km 48,5 km, la mort dans l’âme, ma décision est prise : fin des hostilités. Pavillon en berne. Dégoûté de devoir renoncer alors que les jambes étaient manifestement dans un bon jour. Mais fataliste aussi : les 5 derniers kilomètres ayant été une torture pour mes tripes, à quoi bon en ajouter 23 supplémentaires, sachant que je n’arrive plus à m’alimenter et à peine à boire ?

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Gwen et Num’, restés m’attendre au ravito après le passage d’un Benji encore fringant, n’ont même pas cherché à me botter les fesses pour repartir. Les rictus de mon visage parlaient d’eux-mêmes : pas cool du tout à l’intérieur, un missile nucléaire est en train de faire des siennes…

Vous l’aurez compris : les légumes la veille d’une course, plus jamais. Le premier qui essaie de m’en proposer entendra parler du pays !

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> LES SALOMON BOY’S TOMBENT SUR UN (ANTOLIN)OS

Seul avantage de cet abandon : j’ai pu me délecter de la fin de la « course des cadors » (vous savez, les champions qui passent à 16 km/h dans une montée avec un grand sourire et trouvent même le moyen de vous adresser quelques mots avant d’accélérer).

Et alors là mes amis, sortez les roulements de tambours : ça a bataillé ferme jusqu’aux derniers hectomètres. Une lutte épique pleine de rebondissements, digne d’un épisode de Derrick et Santa Barbara réunis. Alors que tout le monde s’attendait à voir surgir Andy Symonds, Miguel Heras voire Julien Rancon de la dernière butte, c’est Fabien Antolinos qui a déboulé à la vitesse d’un bulldozer.

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Une demi-surprise que de retrouver le prof d’EPS lyonnais à si belle fête, lui qui s’était montré très discret durant les 60 premiers kilomètres. Vainqueur du Trail Tour National long 2012 grâce à cette victoire de prestige, il n’arrive cependant pas de nulle part, le coco.

Vainqueur de la SaintéLyon, de l’EcoTrail de Paris, de la 6000D, des Gendarmes et des Voleurs (c’est peut-être pour ça qu’il court si vite) et 4e du marathon d’Annecy en 2h29 (vous voyez un peu le scud ?), il avait fait des Templiers son objectif de l’année.

Avec une intelligence et une prudence dans les enchaînements de compétitions que peu de coureurs possèdent. Car réflexion faite, sa saison très sage (seulement 9 courses disputées), a fait toute la différence. Copie conforme chez les féminines, où l’espagnole Nuria Picas s’impose avec beaucoup de jus.

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Fraîcheur physique d’un côté, carcasses usées par des enchaînements ahurissants de l’autre : y’a pas eu match en fin de saison, ce sont les plus frais qui l’emportent. Ce n’est pas un hasard si Andy Symonds, intrinsèquement le plus fort, a fini sa course “carbo” et “seulement” en 3e position.

Avec 16 trails disputés depuis janvier (pour une distance moyenne dépassant les 50 km), contre moitié moins pour le vainqueur du jour, la logique est respectée : c’est la forme du moment qui a primé. Plutôt rassurant pour une discipline où l’arrivée des primes fait craindre une accélération des comportements déviants…

> EN ATTENDANT MISS FRANCE…

Bon, cela dit, il convient de relativiser toutes ces performances. Car le plus fort, forcément, c’est notre Benji labellisé “Nîmes Trail Attitude”, qui a fait une gestion de course très intelligente pour se hisser dans le top 70. Pas exactement au rendez-vous de son potentiel mais ça, il le sait mieux que moi.

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Le plus beau, une fois de plus, restera notre vénéré président NTA. A défaut de participer au Marathon des Causses le samedi pour cause de bronchite persistante et de recrutement actif de gazelles pour le club – si possible blondes à forte p… –, il se rattrapera comme il se doit sur la charcutaille locale avant de regagner nos pénates.

Et maintenant, place au mode récup canapé devant la télé ? Que nenni ! J’ai mon dossard élite la SaintéLyon (c’est ça le privilège d’avoir eu des jambes par le passé), et donc prévu de me remettre bien vite à l’entraînement, histoire d’effacer ma déconvenue des Templiers.

Et accessoirement d’échapper à la soirée TV “Miss France” le 1er décembre à la maison sur le divan. Manquerait plus que je prenne double peine 🙂

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